Pour décrire Ilham Aliev à ses supérieurs, un diplomate américain en poste à Bakou a eu recours à une métaphore cinématographique. Dans un câble confidentiel envoyé en 2009 à Washington, il décrit le président azerbaïdjanais comme tenant à la fois de Sonny et de Michael Corleone, les deux fils mafieux du Parrain. Pour le moins osée dans un contexte diplomatique, la comparaison n’en est pas moins frappante. Ilham Aliev, qui gouverne l’Azerbaïdjan sans coup férir depuis 2003, a hérité du pouvoir de son père, président avant lui. Il l’exerce en clan, avec l’appui de sa femme Mehriban Alieva, élevée au rang de vice-présidente, et en tire un bénéfice tout personnel. A elle seule, la liste de ses propriétés immobilières révélée par plusieurs investigations journalistiques s’élève facilement à plusieurs centaines de millions d’euros.
A la tête de son Etat pétrolier et gazier, Ilham Aliev accueille jusqu’au 22 novembre la COP 29 en président incontesté et incontestable. Sa dernière réélection, la cinquième, a pris des airs soviétiques, avec 92,12 % des voix en février. A chaque scrutin présidenti