«L’un des actes terroristes les plus éhontés de l’histoire européenne», selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Un missile russe s’est abattu ce lundi sur le centre commercial bondé de Krementchouk, ville industrielle située dans l’oblast (zone administrative) de Poltava, au centre du pays. A 500 kilomètres du front du Donbass, qui se concentre désormais autour de la ville de Lyssytchansk.
A Krementchouk, au moins 1 000 personnes se trouvaient à l’intérieur du complexe commercial Amstor, selon les autorités. «Les occupants ont tiré au missile sur un centre commercial où se trouvaient plus de 1 000 civils. Le centre commercial est en feu et les sauveteurs luttent contre l’incendie. Le nombre de victimes est impossible à imaginer», écrit sur sa chaîne Telegram, le gouverneur de la région, Dmytro Lounine. Il dénonce aussi un «crime de guerre» et un «crime contre l’humanité», ainsi qu’un «acte de terreur non dissimulé et cynique contre la population civile». Pour le moment, Lounine fait état de 18 morts, 59 blessés et 9 personnes dans un état critique, un bilan qui risque de s’alourdir dans les prochaines heures. «18 morts… Mes sincères condoléances aux familles et aux proches. Les sauveteurs continuent à travailler», a indiqué mardi matin le chef par intérim de l’administration régionale de Poltava Dmytro Lounine. 25 personnes ont été admises en soins intensifs à l’hôpital et 36 autres sont portées disparues. D’après Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine, «sept fragments de corps» doivent être «identifiés par analyse ADN». Selon Venediktova, une enquête doit être menée pour comprendre pourquoi le centre commercial n’a pas été évacué alors qu’une alerte aérienne aurait été déclenchée avant le bombardement.
Rapidement après l’attaque, le président Volodymyr Zelensky a réagit : «Aucun danger pour l’armée russe. Aucune valeur stratégique. Seulement la tentative des gens de vivre une vie normale, ce qui irrite tellement les occupants». Selon le media indépendant russe The Insider, trois missiles de croisières ont été tirés par l’armée russe. Deux se sont abattus sur le centre commercial Amstor. Le troisième a atterri sur l’usine de Kredmash spécialisée dans les équipements de production de béton et d’asphalte, située juste derrière le centre commercial.
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Si les combats se concentrent depuis plusieurs semaines dans la région de Louhansk, au nord-est du Donbass, d’une importance capitale pour le Kremlin, ce week-end, les attaques russes se sont multipliées un peu partout dans le pays, même loin des lignes de front. Lyssytchansk, dernier bastion ukrainien au nord-est du Donbass, est en passe de tomber sous contrôle russe.
Quelques heures après l’annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes y ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils. à , une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est). Dans Lyssytchansk ville jumelle de Sievierodonetsk entièrement occupé par l’armée russe depuis ce week-end, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de vingt autres, dont deux enfants, ont été blessés pendant qu’ils «collectaient de l’eau à partir d’une citerne», a annoncé le gouverneur régional de la région de Lougansk, Serhyi Haïdaï.
Cette frappe russe intervient après l’attaque dimanche au petit matin visant la capitale, Kyiv, relativement épargnée depuis le début du mois de juin. Quatre explosions ont frappé un immeuble du quartier de Shevchenkivskiy, proche du centre-ville. D’après le maire, Vitali Klitschko, un corps sans vie a été retrouvé dans les décombres, six autres personnes ont été blessées, dont quatre hospitalisées, la plus jeune n’ayant que sept ans. Cette intensification des frappes russes intervient alors que le président Zelensky a réclamé encore plus d’aide des Occidentaux lors d’une intervention vidéo au sommet du G7 qui se tient au château d’Elmau en Allemagne et à la veille d’un sommet de l’Otan à Madrid. Plus d’informations à venir… Mis à jour le 28/06/2022 à 11h43 avec les déclarations de la procureure générale d’Ukraine.