Noémie Kohler parle de sa sœur, Cécile, détenue depuis deux ans en Iran, d’une voix calme et posée. «Nous avons très, très peu de nouvelles. Elle est autorisée à nous appeler très brièvement une fois par mois. Sa parole est contrainte, elle ne peut pas parler de ses conditions de détention. Elle dit qu’elle se bat mais on sent son profond désespoir. Elle vit dans des conditions effroyables, inhumaines. C’est très angoissant, nous sommes très inquiets pour sa santé.»
Noémie Kohler était reçue mardi 14 mai à la questure de l’Assemblée nationale par des parlementaires de partis différents du Haut-Rhin, d’où est originaire la famille, et du Bas-Rhin. Tour à tour, ils lui ont dit leur soutien et celui de la France. «Cécile et les trois autres Français détenus en Iran ne savent pas pourquoi ils sont emprisonnés, a affirmé le député du Haut-Rhin Olivier Becht. Aucune charge, aucune preuve n’a été fournie. La République islamique d’Iran s’honorerait à les libérer.» «Nous demandons leur libération immédiate, a ajouté le député Hadrien Ghomi, membre du groupe d’amitié France-Iran. Leur détention est arbitraire.»
Cécile Kohler, 39 ans, enseignante de lettres modernes, a été arrêtée le 7 ou le 8 mai 2022 lors d’un voyage en Iran avec son compagnon, Jacques Paris, 69 ans, professeur de mathématiques à la retraite, et accusée «d’espionnage». «On ne sait même pas où ils ont été arrêtés», dit Noémie Kohler. Pendant sept mois, la famille n’aura aucune