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Libération
Reportage

«C’est surtout pour faire plaisir aux enfants» : face à l’annulation du sacrifice de l’Aïd, les Marocains font preuve de créativité

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Pour la première fois depuis 1996, les Marocains ont célébré la fête du sacrifice sans égorger de moutons, dont le cheptel a été décimé par une sécheresse dramatique.
Au Maroc, le déficit pluviométrique récurrent a diminué de 38 % le volume du cheptel national de moutons en moins d’une décennie. (Abdel Majid Bziouat/AFP)
par Omar Kabbadj, correspondant à Rabat
publié le 8 juin 2025 à 18h25

«C’est une journée particulière, voire même bizarre», souffle Soufiane, 32 ans. «Les rues de la ville sont vides, comme un Aïd al-Adha [fête du sacrifice, ndlr] normal, mais beaucoup de choses manquent. Par exemple les bouchers qui se promènent tranquillement en traînant des couteaux ensanglantés, mais surtout, l’odeur des méchouis», plaisante ce jeune fonctionnaire qui se promène sur un boulevard Mohammed-V presque abandonné, dans l’extrême-centre de la capitale Rabat.

Samedi 7 juin dans la matinée, le roi Mohammed VI accomplissait la prière de l’Aïd à la mosquée Hassan II de Tétouan. Pour la première fois depuis 1996, l’Aïd s’est déroulé sans le traditionnel sacrifice du mouton par les familles, suite à l’appel royal lancé dès février invitant les Marocains à s’abstenir du rituel cette année. Habituellement, ce sont entre 5 et 6 millions de moutons qui sont sacrifiés chaque année au Maroc, pour une population d’un peu plus de 37 millions de personnes.

Cette année, la tradition a été suspendue pour permettre le renouvellement du cheptel.