«C’est une journée particulière, voire même bizarre», souffle Soufiane, 32 ans. «Les rues de la ville sont vides, comme un Aïd al-Adha [fête du sacrifice, ndlr] normal, mais beaucoup de choses manquent. Par exemple les bouchers qui se promènent tranquillement en traînant des couteaux ensanglantés, mais surtout, l’odeur des méchouis», plaisante ce jeune fonctionnaire qui se promène sur un boulevard Mohammed-V presque abandonné, dans l’extrême-centre de la capitale Rabat.
Samedi 7 juin dans la matinée, le roi Mohammed VI accomplissait la prière de l’Aïd à la mosquée Hassan II de Tétouan. Pour la première fois depuis 1996, l’Aïd s’est déroulé sans le traditionnel sacrifice du mouton par les familles, suite à l’appel royal lancé dès février invitant les Marocains à s’abstenir du rituel cette année. Habituellement, ce sont entre 5 et 6 millions de moutons qui sont sacrifiés chaque année au Maroc, pour une population d’un peu plus de 37 millions de personnes.