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Interview

Colonisation du Golan : «Israël amplifie son emprise sur le territoire et crée un Etat de fait»

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Conflit israélo-palestiniendossier
Chercheur en histoire contemporaine, Thomas Vescovi décrypte les enjeux du doublement de la population juive dans le territoire annexé par Israël, annoncé dimanche par le gouvernement de Naftali Bennett.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett entouré de la quasi-totalité de ses ministres, dimanche à Mevo Hama. (NIR ELIAS/AP)
publié le 28 décembre 2021 à 19h12

Ils posent tout sourire avec le Premier ministre, Naftali Bennett, à Mevo Hama, le kibboutz du Golan occupé où s’est tenu dimanche un Conseil des ministres exceptionnel. Ce cliché de la quasi-totalité des membres du gouvernement israélien marque l’aboutissement d’un long processus de colonisation et de judaïsation du Golan, territoire syrien aux yeux des Nations Unies. Conquis à la Syrie en 1967, annexé unilatéralement par Israël en 1981, le Golan devrait voir sa population juive passer de 27 000 colons aujourd’hui à près de 50 000 d’ici 2030, aux côtés de 23 000 Druzes et quelques milliers d’Arabes.

Ce doublement de la population s’accompagne d’un vaste plan d’investissement dans les infrastructures (transports, éducation, hôpital, tourisme, énergie) pour un total de 1 milliard de shekels (284 millions d’euros). 7 300 nouveaux logements vont être construits dans les colonies existantes, et 6 000 unités supplémentaires dans deux nouvelles