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Négociations

Contre l’AIEA, l’Iran coupe des caméras sur ses installations nucléaires

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Nucléaire iraniendossier
Pour protester contre le vote d’une résolution lui reprochant son manque de coopération, Téhéran a désactivé 27 caméras de surveillance. Une provocation qui risque de conduire à «une crise nucléaire aggravée», selon les Etats-Unis.
A Vienne, jeudi, le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, montre le modèle de caméra utilisé par l'agence internationale en Iran. (Joe Klamar/AFP)
publié le 9 juin 2022 à 19h16

Un «coup fatal» pourrait être porté aux négociations sur le nucléaire iranien a averti ce jeudi le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans un nouveau bras de fer engagé ces deux derniers jours entre Téhéran et la communauté internationale sur son programme nucléaire, l’Iran répond à la pression par la surenchère. Raison de l’escalade : une résolution adoptée mercredi par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, la plus haute instance de l’organisation, rappelant formellement à l’ordre l’Iran pour son manque de coopération.

Le texte voté par 30 des 35 membres du Conseil (la Russie et la Chine ont voté contre) a été aussitôt salué par une déclaration conjointe des ministères des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Les quatre pays occidentaux avaient déposé auprès de l’AIEA la résolution, la première depuis juin 2020, exhortant l’Iran à coopérer avec l’agence qui avait relevé des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays.

Caméras et centrifugeuses

Dans une première réaction, avant même le vote de la résolution, l’Iran a annoncé «des mesures réciproques», dont la désactivation de certaines caméras surveillant ses sites nucléaires et la mise en place de deux nouvelles cascades de centrifugeuses sur le site de Natanz. Dénonçant après l’adoption du texte à l’AIEA «une action politique, non constructive et incorrecte», le ministère iranien des Affaires étrangères a fustigé un te