Le «choc de financement public» face à la crise climatique et la pauvreté, promis par Emmanuel Macron, attendra. Le 22 juin 2023, au «sommet pour un nouveau pacte financier» mis en musique par l’Elysée, le chef de l’Etat avait appelé à la «mobilisation générale» devant un parterre de chefs d’Etat et le patron de l’ONU. Il y a «beaucoup d’argent», plaidait-il, mais pas forcément «au service des progrès de la planète». Huit mois pile à peine après avoir promis, la main sur le cœur, le verbe haut, de doper les financements publics pour la solidarité internationale, un décret publié ce jeudi matin au Journal officiel vient de rayer d’un coup de crayon 10 milliards de dépenses budgétées, de l’écologie à l’enseignement supérieur, en passant par l’aide publique au développement (APD), norme de référence en matière d’assistance pour améliorer les conditions de vie dans les pays émergents ou les plus pauvres de la planète.
Tour de vis
Stupeur et tremblements
La voilà rabotée de 740 millions dans un revirement spectaculaire qui ternit une fois de plus les engagements pris par les responsables politiques, à commencer par le premier d’entre eux. Stupeur et tremblement dans le monde, très précieux, trop négligé, des associations d’aide aux pays les plus fragiles et aux populations les plus démunies. Coordination Sud, qui les représente, peut à juste titre dénoncer «une révocation inacceptable» de l’engagement présidentiel, un «revirement» qui envoie «un signal incompréhens