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Interview

Cours mondial du blé: «Rien ne dit que la baisse de la production ukrainienne sera comblée par les autres pays»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Sécheresse, embargo, commerce, engrais… Sébastien Abis, directeur du Club Demeter, revient sur la crise alimentaire qui menace la planète en 2022, dans un contexte de tensions géopolitiques et de troubles climatiques.
publié le 7 juin 2022 à 19h34

Rien n’arrête l’envolée du cours du blé. Le prix de la céréale, dont la Russie et l’Ukraine assuraient 30 % du commerce mondial, a augmenté de 56,2 % en un an. Cette flambée fait planer la menace d’une crise alimentaire mondiale au moment où la planète connaît des vagues de sécheresse d’une rare intensité, qui vont altérer les récoltes et pourraient faire basculer les pays les plus vulnérables – notamment de la Corne de l’Afrique – dans la famine. Plus de 100 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans le monde en 2022, selon les prévisions des Nations unies.

La guerre en Ukraine n’a fait que «catalyser» une situation de tension alimentaire qui se noue depuis plusieurs années, explique Sébastien Abis, directeur du Club Demeter et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). L’auteur de Géopolitique du blé (1) revient sur les