Rien n’arrête l’envolée du cours du blé. Le prix de la céréale, dont la Russie et l’Ukraine assuraient 30 % du commerce mondial, a augmenté de 56,2 % en un an. Cette flambée fait planer la menace d’une crise alimentaire mondiale au moment où la planète connaît des vagues de sécheresse d’une rare intensité, qui vont altérer les récoltes et pourraient faire basculer les pays les plus vulnérables – notamment de la Corne de l’Afrique – dans la famine. Plus de 100 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans le monde en 2022, selon les prévisions des Nations unies.
La guerre en Ukraine n’a fait que «catalyser» une situation de tension alimentaire qui se noue depuis plusieurs années, explique Sébastien Abis, directeur du Club Demeter et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). L’auteur de Géopolitique du blé (1) revient sur les