La Corée enterre ses premiers morts. Après le plus grave crash aérien de l’histoire de la Corée, survenu le 29 décembre, le ministre des Transports, Park Sang-Woo, a affirmé que «sur les 179 victimes, les dépouilles de quatre d’entre elles ont passé les procédures de retour aux familles pour des funérailles.» Les obsèques de 28 corps identifiés et autopsiés pourraient commencer ce mardi à partir de 14 heures locales, «avec le consentement des familles», a-t-il ajouté.
Les pompiers avaient prévenu que l’identification de tous les morts serait ardue, en raison de la violence de l’accident ayant laissé l’avion «presque entièrement détruit». Le pays a décrété sept jours de deuil national, de lundi à dimanche inclus. Des lieux de commémorations ont été érigés dans tout le pays. A l’aéroport de Muan, des familles se sont rassemblées mardi 31 pour construire un nouvel autel, ceint de fleurs blanches et noires.
Le mur en béton au centre des attentions
Les proches de passagers campent depuis dimanche sur place. Ils espèrent toujours de plus amples informations sur les raisons du drame, et la colère monte chez certains d’entre eux, excédés par l’attente. Les enquêteurs tentent toujours de déterminer les causes de l’accident du Boeing 737-800 de Jeju Air survenu il y a deux jours. L’appareil en provenance de Bangkok a atterri sur le ventre, avant de se fracasser à grande vitesse contre un mur en bout de piste. Sous la force du choc, l’appareil s’est plié en deux et a pris feu. La présence de ce mur en béton questionne. Le gouvernement sud-coréen a été interrogé sur la légalité de la présence d’un tel mur et a affirmé mardi 31 décembre qu’il allait examiner la réglementation à ce sujet.
Les autorités ont également commencé à étudier les deux boîtes noires extraites de l’appareil, selon le vice-ministre en charge de l’aviation Joo Jong-wan. Une équipe d’investigation américaine, incluant des représentants du Boeing, est arrivée sur les lieux du drame. Sur le site, les enquêteurs s’affairent près de la carlingue, tandis que les soldats circulent à pied autour de l’aéroport, entre les offrandes et les lettres déposées pour les victimes. Sur l’un des messages se lisent les mots : «commandant de bord, chef de cabine, membres de l’équipage, merci beaucoup d’avoir fait de votre mieux pour sauver les passagers. Je vous prie pour votre repos éternel.» Une famille a perdu neuf de ses membres dans sa catastrophe. C’était celle du doyen du vol, âgé de 78 ans. Il voyageait avec sa femme, ses deux filles, l’un de ses beaux-fils et quatre petits-enfants. Il se rendait à l’étranger pour la première fois pour célébrer son anniversaire.