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Création d’une commission sur la «double dette» envers Haïti : déception chez les associations et les universitaires

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Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 17 avril la création d’une commission franco-haïtienne chargée d’enquêter sur la dette imposée à Haïti en 1825. Un projet en deçà des attentes.
Emmanuel Macron à l'Elysée, le 14 avril. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
par Athénaïs Cornette
publié le 17 avril 2025 à 21h20

Aux Archives nationales de Saint-Denis, où la Fondation pour la mémoire de l’esclavage commémorait le bicentenaire de l’ordonnance de Charles X, par laquelle la France reconnaissait la souveraineté d’Haïti en échange d’une indemnité colossale, l’heure était globalement à la déception après les annonces d’Emmanuel Macron. Dans un communiqué publié ce jeudi 17 avril par l’Elysée, le président de la République a annoncé la création «d’une commission mixte franco-haïtienne chargée d’examiner notre passé commun et d’en éclairer toutes les dimensions». Le chef de l’Etat s’est engagé à «explorer deux siècles d’histoire, y compris l’impact de l’indemnité de 1825 sur Haïti».

Une étape «porteuse d’espoir»

Devant une salle comble, l’ambassadeur d’Haïti Louino Volcy s’est voulu prudent : «Je me réjouis que les questions mémorielles commencent à occuper une place plus importante dans les relations bilatérales entre la France et Haïti», s’est-il félicité, après avoir rappelé que «les esclaves ont été contraints d’indemniser leurs anciens maîtres, alors que l’inverse aurait dû se produire», puis quitté son pupitre, sans commenter davantage la position de son ambassade.

De son côté, l’ex-Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage a salué une avancée : «Nous avons milité pour obtenir une parole officielle de la France le jour du bicentenaire, et nous l’avons eue.» Pour lui, cette annonce représente «une éta