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Trumpland

Déclarations de Trump sur le Groenland : pas question de menacer les «frontières souveraines» de l’UE, avertit Jean-Noël Barrot

Le chef de la diplomatie française a réagi ce mercredi 8 janvier aux propos du président américain élu, qui a notamment menacé la veille de contrôler de Groenland, sans exclure d’employer la force.
Le président élu américain, Donald Trump, en conférence de presse mardi 7 janvier 2025 à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride. (Scott Olson/Getty Images.AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 11h24

La France fait front à un Trump provocateur. Il n’est «pas question» que l’Union européenne laisse des pays «s’en prendre à ses frontières souveraines», a déclaré ce mercredi 8 janvier au micro de France Inter le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, en réaction aux menaces d’annexion du Groenland par Donald Trump. Ce pays, territoire autonome du Danemark, est «un territoire de l’Union européenne. Il n’est pas question que l’UE laisse d’autres nations du monde quelles qu’elles soient s’en prendre à ses frontières souveraines», a-t-il ajouté.

C’était mardi, lors d’une conférence de presse décousue et provocatrice, suscitant des réponses fermes des pays concernés, que Donald Trump avait répété ses ambitions d’annexer le canal de Panama et le Groenland, par la force si besoin. A quelques jours de son investiture, le rendez-vous avec la presse depuis sa résidence Mar-a-Lago en Floride était censé concerner un investissement émirati pour construire de nouveaux centres de données aux Etats-Unis. Mais le futur président américain a rapidement évacué cette question pour aborder un vaste éventail de sujets pendant plus d’une heure.

Comme à l’accoutumée, difficile de faire la part entre annonces réelles et exagérations dans ses déclarations fracassantes. Comme on lui demandait s’il pouvait garantir qu’il n’aurait pas recours aux forces armées pour annexer le canal de Panama, artère vitale du transport maritime mondial, et le Groenland, le républicain a répondu : «Je ne peux pas vous l’assurer, sur aucun des deux.»

Pour sa part, le gouvernement allemand a répondu ce mercredi que «les frontières ne peuvent pas être déplacées par la force». Les Etats-Unis doivent appliquer les principes des Nation unies, «tout le monde s’y tient et cela restera certainement ainsi», a commenté le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.

Le président élu a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal de Panama, construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n’était pas réduit. Il a encore fustigé mardi l’accord passé en 1977 par le président d’alors, Jimmy Carter – il est mort le 29 décembre, à 100 ans –, qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999.

Juste avant Noël, le président élu avait également jugé que le contrôle du Groenland était «une nécessité absolue» pour «la sécurité nationale et la liberté à travers le monde». Mardi, alors que son fils était en visite privée au Groenland, il a finalement exhorté le Danemark à «renoncer» à ce territoire autonome. En réaction, la Première ministre danoise affirmait au même moment que «le Groenland est aux Groenlandais».

Mis à jour à 14 heures avec la réaction du gouvernement allemand.