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«Des conditions de concurrence plus équitables» : l’OMC salue la décision de la Chine de renoncer à certains avantages

La chargée d’affaires chinoise à l’OMC a annoncé lundi soir renoncer au «traitement spécial et différencié», un statut accordant aux pays en développement des avantages dans le cadre de l’organisation commerciale.

Le Premier ministre chinois Li Qiang à la cérémonie d'ouverture de la conférence mondiale de l'intelligence artificielle en juillet 2025, à Shangaï. (Agatha Cantrill/AFP)
Publié le 24/09/2025 à 16h55

Fin le régime spécial. La directrice de l’Organisation mondial du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala a salué mercredi 24 septembre l’engagement de la Chine «en faveur d’un système commercial mondial plus équilibré». Depuis des années, les Etats-Unis et les Européens membres de l’organisation réclamaient que Pékin renonce au «traitement spécial et différencié» (STD), qui permet notamment aux pays en développement d’avoir plus de temps pour mettre en œuvre leurs engagements pris au sein de l’organisation. Les pays concernés peuvent aussi bénéficier d’un soutien pour mettre en place l’infrastructure nécessaire pour participer aux travaux communs, gérer les litiges commerciaux et appliquer les normes techniques liées aux règles du commerce mondial.

Deuxième plus grande économie au monde, la Chine avait déjà annoncé ces dernières années qu’elle ne souhaitait plus bénéficier du statut STD lié à certains accords, notamment celui sur les subventions à la pêche. Aujourd’hui, 24 ans après son entrée à l’OMC en décembre 2001, la Chine renonce plus globalement aux avantages du statut «pour les négociations actuelles et à venir».

Un «moment charnière pour l’OMC»

Pour la directrice de l’organisation, cette décision marque un «moment charnière pour l’OMC» et «contribuera à établir des conditions de concurrence plus équitables pour tous les membres». Cela «insufflera sans aucun doute une nouvelle dynamique aux discussions et nous aidera à évoluer vers une organisation plus agile et efficace pour le XXIe siècle», a-t-elle ajouté.

Problèmes de gouvernance, capacité de négocier et surveiller le respect des accords, défis liés aux droits de douane américains… L’OMC fait en effet face à de nombreux défis depuis quelques années, et peine à réguler le commercial mondial. A Genève, la chargée d’affaires chinoise à l’organisation, Li Yihong, a expliqué mercredi que cette annonce «politique» est une «réponse de la Chine aux défis actuels auxquels est confronté le système commercial multilatéral».

Elle a toutefois souligné que la décision chinoise de renoncer aux STD n’enlève rien à ce que «la Chine demeure un membre clé des pays du Sud et restera toujours un pays en développement».