Deux pompiers engagés dans la lutte contre les incendies qui consument la péninsule ibérique sont morts, a-t-on appris ce lundi 18 août. Ces feux attisés par la canicule et dont certains sont d’origine criminelle, selon les autorités espagnoles, avaient déjà fait trois morts en Espagne et un au Portugal.
«Nous avons actuellement 23 incendies actifs de niveau 2» sur 4, ce qui désigne des feux représentant une menace grave et directe pour la population, a résumé lundi matin à la télévision publique TVE Virginia Barcones, directrice générale de la Protection civile et des Urgences en Espagne. Seule petite note d’espoir : la vague de chaleur, carburant des incendies, touche à sa fin après plus de deux semaines de températures extrêmes, selon l’Agence météorologique espagnole (Aemet).
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Le pompier portugais est décédé dans un «accident», annonce un communiqué de la présidence obtenu par l’AFP. Il est mort «en service», lors d’un «accident de la route» qui a également fait «deux blessés graves» parmi ses collègues, a précisé le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa dans ce document. Il s’agit du deuxième décès lié aux foyers qui ravagent le nord et le centre du pays, après la mort vendredi à Guarda, dans l’est du pays, d’un ancien maire qui combattait les flammes.
Ce lundi matin, quelque 2 000 pompiers étaient toujours à pied d’œuvre pour combattre plusieurs foyers dans le nord et le centre du Portugal. Le brasier d’Arganil (centre) mobilisait à lui seul la moitié des effectifs. Le gouvernement a en outre activé, à l’instar de l’Espagne voisine, le Mécanisme de Protection civile de l’Union européenne. Il attend ainsi deux avions suédois de lutte contre les incendies, tandis que les Canadair envoyés la semaine dernière par le Maroc resteront mobilisés jusqu’à mercredi, a précisé la ministre de l’Intérieur Maria Lucia Amaral. Des moyens aériens de France, d’Italie, de Slovaquie et des Pays-Bas sont de leur côté venus en renfort en Espagne.
Depuis le début de l’année, près de 185 000 hectares sont partis en fumée au Portugal. Une superficie déjà supérieure à celle de l’ensemble de celle brûlée en 2024 - 136 000 hectares environ -, selon des données provisoires de l’Institut des forêts (ICNF).
En Espagne, un «pacte national face à l’urgence climatique»
Le second pompier dont la mort a été annoncée ce lundi est décédé dans le nord-ouest de l’Espagne. Là encore à la suite d’un accident, a indiqué ce lundi le gouvernement de la région de Castille-et-León. Ce dernier «déplore le décès» d’un pompier dans le «renversement» d’un véhicule transportant de l’eau, selon un message sur le réseau social X.
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L’accident s’est produit lorsque le convoi auquel appartenait ce véhicule s’est éloigné de l’incendie pour prendre un chemin forestier très incliné. «Pour une raison inconnue, le véhicule s’est approché du talus et a basculé, tombant sur une pente de fort dénivelé», précise le gouvernement local. Le décès de ce pompier porte à 4 le nombre de morts dans les incendies qui ravagent l’Espagne depuis plus d’une semaine. Deux autres jeunes hommes, volontaires, sont morts en Castille-et-León en combattant les flammes, et auparavant, un employé roumain d’un haras du nord de Madrid avait trouvé la mort en tentant de protéger les chevaux du feu.
Les incendies qui frappent l’Espagne sont entrés dans une phase plus intense depuis le 10 août et se concentrent dans les régions de la Galice (nord-ouest), de Castille-et-León (nord-ouest) et d’Extrémadure (ouest). Ils ont entraîné l’évacuation de milliers de personnes et des dizaines de milliers d’hectares ont été dévastés. «C’est une situation très difficile, très compliquée», a expliqué à TVE la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, évoquant la «virulence» et l’«ampleur» des incendies, ainsi que la fumée, visible depuis l’espace qui complique «les interventions par voie aérienne».
Plus de 343 000 hectares ont brûlé en Espagne depuis le début de l’année, selon le Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis), des chiffres en hausse constante. L’année 2022 était jusqu’ici la pire en terme de surface dévastée par les flammes en Espagne, avec 306 000 hectares calcinés. Devant l’ampleur de la dévastation causée par les incendies en Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé dimanche «un pacte national face à l’urgence climatique».
Mise à jour : le 18 août à 12 h 20, ajout de contexte ; à 13 h 40, actualisation du nombre d’hectares qui ont brûlé en Espagne depuis le début de l’année