Le soleil est en train de se coucher sur le Gange, la lumière orange embrase la salle, placée au dernier étage d’un hôtel de Rishikesh. Cette ville religieuse du nord de l’Inde, située en bordure du grand fleuve sacré de l’hindouisme, aimante tous les hivers les jeunes du monde entier à la recherche de cours de yoga et d’expériences spirituelles. Ce soir d’octobre, c’est une classe spéciale qu’ils sont venus découvrir : un cours de yoga tantrique, proposé par l’école Mahasiddha. Les murs sont recouverts de formes géométriques intrigantes et une statue de Shiva figure au centre de la pièce. Une femme au teint de porcelaine et à la longue chevelure brune, entièrement nimbée de rouge, s’assied devant la cinquantaine d’étudiants. «Le tantra dit que la source de notre puissance intérieure est l’énergie érotique, dit-elle d’une voix suave. Mais cette énergie est utile si nous savons quoi en faire. Sinon, nous perdons une chance de vivre des expériences extraordinaires.»
Droit de suite
Cette séance d’introduction se poursuit par ce qu’elle appelle «la marche de l’ange», pendant laquelle chaque étudiant doit avancer, les yeux fermés, dans une allée formée par les autres pratiquants. Et se laisser caresser par eux, pour «ressentir leurs énergies». A la fin du laïus, la professeure, qui se fait appeler Purusha Ananda, s’entretient en privé avec chaque étudiant pour les inviter à rejoindre la formation intensive de trois jours qui débute le lendemain matin. «Notre école