Menu
Libération
Brouillard

Dissolution, peur du RN : les diplomates déboussolés

Article réservé aux abonnés
Un grand vertige a saisi le Quai d’Orsay, qui pourrait vivre, en cas de victoire du Rassemblement national, une cohabitation particulièrement conflictuelle comte tenu du flou des institutions. La diplomatie française, elle, en ressortirait considérablement affaiblie.
Jordan Bardella au salon de la défense Eurosatory, à Villepinte, le 19 juin. (Julien De Rosa/AFP)
publié le 4 juillet 2024 à 16h27

Ce sont des diplomates possédant une double nationalité, nombreux, qui comprennent depuis les déclarations de Jordan Bardella qu’ils n’accéderont pas à des postes à responsabilité, jugés trop «sensibles» pour le RN, notamment à la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient. Ce sont, chez d’autres, des bouffées tantôt de «résignation», tantôt «d’abattement». «Tout cela est assez vertigineux, un peu le même genre de vertige que l’idée d’un Trump 2», rapporte une source. «De la folie, embraye une autre. Toutes les boucles WhatsApp de syndicats ou associations de diplomates ne parlent que de ça.» «Depuis quelques jours, certains ont un peu plus le moral car les derniers sondages seraient plus équilibrés, complète un troisième cadre. Mais on navigue à vue. De toute façon, ça va être le bordel s’il y a une redissolution dans un an.»

Un ministre aux abonnés absents

Avec une possible victoire du RN au deuxième tour des législatives, le 7 juillet, le Quai d’Orsay se demande, comme de nombreuses autres administrations françaises, à quoi ressembleront les lendemains, alors que leur ministre de tutelle, Stéphane Séjourné, focalisé sur sa campagne dans les Hauts-de-Seine, est aux abonnés absents. «Il y avait déjà un malaise, Emmanuel Macron menant une diplomatie sans diplomates, mais ce malaise va se renforcer