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Atomes crochus

Dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe : Macron remet sur la table un vieux dossier

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Dans un entretien avec des jeunes, samedi, le président français est revenu sur la construction d’une défense européenne, déclenchant une levée de boucliers de l’opposition.
Emmanuel Macron à Paris le 7 mars 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 28 avril 2024 à 20h15

«Je suis pour ouvrir le débat [sur la sécurité européenne, ndlr] qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible», a déclaré Emmanuel Macron, samedi, dans un entretien avec des jeunes publié par les médias du groupe Ebra. Ce qui a déclenché les foudres dominicales de l’opposition. Dans un communiqué, LFI l’accuse de «porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française». François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes, juge, lui, la déclaration «d’une gravité exceptionnelle, parce que là nous touchons au nerf même de la souveraineté française», en assurant : «Un chef de l’Etat français ne devrait pas dire ça.» Quant au compte X de Marine Le Pen, il se fend d’un alexandrin : «Nous l’avions annoncé, il a nié, il mentait. Emmanuel Macron souhaite bien partager avec l’Union européenne notre dissuasion nucléaire.»

Tous semblent ignorer que, comme nombre de chefs d’Etat et Premiers ministres français depuis soixante ans, le président français évoque depuis 2020 la «dimension européenne» de la dissuasion française. Et que jamais il n’a été envisagé que Paris délègue ou partage la décision de lancer une frappe nucléaire défensive, «un des fondements de la Ve République et