«Je suis maintenant une vieille maman qui depuis dix ans pleure sa fille.» Ainsi a débuté la prise de parole de Marie-Solange Poinsot, ce lundi, dans un salon du Sénat. Au cours de la conférence de presse, la mère de Ghislaine Dupont, grande reporter de RFI assassinée le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord du Mali, au côté de son binôme Claude Verlon, technicien de la même radio, tremblait. De chagrin ? De rage ? «Monsieur le Président, le temps s’écoule mais ni la douleur ni la colère ne se tarissent», écrivait-elle en 2015 au chef de l’Etat français. Dix ans ont passé et Marie-Solange Poinsot ne trouve pas le repos.
Car l’enquête n’avance plus. Ou alors infiniment lentement. Ce constat, amer, a été répété par la présidente de l’association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, Danièle Gonod, et par l’avocate de l’association, Marie Dosé. La semaine dernière, le juge d’instruction du pôle antiterroriste Jean-Marc Herbaut a réuni les parties civiles pour «faire le point sur les progrès de l’information judiciaire». Ils sont maigres. Mais «des portes se sont ouvertes, il ne faut pas désespérer», précise Marie Dosé. Quelques éléments nouveaux sont en effet venu