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Libération
Enquête

Dominique de Villepin, les ombres d’un drôle de «stratège»

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Omniprésent dans les médias depuis la guerre entre le Hamas et Israël, l’ancien Premier ministre éloigné du pouvoir depuis 2007 s’affiche en simple diplomate, libre de toute attache. En réalité, le gaulliste est devenu un businessman, cultivant ses relations avec le Golfe et la Chine, et s’est constitué une fabuleuse collection d’art.
Dominique de Villepin face à la presse au terme de son procès dans l’affaire Clearstream, en janvier 2010 à Paris. (THOMAS COEX/AFP)
publié le 14 décembre 2023 à 20h17

La vie est un combat. Toujours penser stratégie, leçon de Napoléon, son maître. Dominique de Villepin prépare minutieusement chacune de ses sorties cathodiques dans son duplex princier de l’avenue Foch, à Paris : considération du média, de l’intervieweur, tenue choisie avec soin pour habiller sa silhouette fuselée par un jogging quotidien depuis un demi-siècle, mots affinés par la lecture, dès l’aube, de la presse. Après la tragédie du 7 octobre, sollicité par des dizaines de journalistes, l’ancien Premier ministre a réservé sa première interview à la radio publique, sur France Inter. Propos justes, ton grave : «Je suis surpris par l’ampleur, par l’horreur, par la barbarie, qui nous appelle tous à un devoir de solidarité et d’humanité envers Israël. Mais je le dis avec une peine infinie, pas surpris par cette haine qui s’est exprimée quand on se rappelle la guerre à Gaza… Quand on se souvient de ce que nous avons tous dit comme témoins sur place de cette prison à ciel ouvert – on parle de cocotte-minute, qu’une telle situation puisse inventer l’enfer sur terre… Oui, on se dit que quelque chose a été raté, l’amnésie qui a été la nôtre… Ne nous mettons pas au niveau de ceux qui pratiquent cette barbarie… Le Hamas, ce n’est pas le peuple palestinien… Pour être efficace, il faut utiliser toutes les armes mais il faut une per