Une figure du printemps arabe bientôt libérée. «Le président égyptien décide de gracier […] plusieurs condamnés après avoir pris les mesures constitutionnelles et juridiques nécessaires à cet égard», a annoncé lundi le média proche des autorités égyptiennes, Al-Qahera News. Parmi eux, précise la chaîne, Alaa Abdel-Fattah, militant emblématique de la révolution de 2011 contre le régime de Hosni Moubarak.
Arrêté pour la dernière fois en 2019 et condamné à cinq ans de prison pour avoir publié sur Facebook un message évoquant des violences policières, il avait fini de purger sa peine le 29 septembre 2024 mais n’avait toujours pas été libéré. En mai, un groupe d’experts des Nations Unies avait qualifié sa détention d’arbitraire et appelé à sa libération immédiate.
Document
Quelques mois plus tard, en juillet, la justice égyptienne avait ouvert la voie à une potentielle sortie de détention. Elle avait ordonné son retrait de la liste des personnes accusées de terrorisme, estimant que les récentes enquêtes n’avaient révélé aucune preuve le reliant aux Frères musulmans, organisation interdite en Egypte.
La fin d’un long combat
Alaa Abdel-Fattah ayant obtenu la nationalité britannique de sa mère, l’activiste et universitaire Laila Soueif, en 2021, le gouvernement britannique a régulièrement soulevé son cas auprès des autorités égyptiennes, notamment après la rencontre entre la famille du militant et le Premier ministre britannique Keir Starmer en février. La mère du détenu, Laila Soueif, était alors à plus de quatre mois de grève de la faim pour réclamer sa libération. Elle y a récemment mis fin, après avoir tenu plus de 10 mois. Alaa Abdel-Fattah opère lui-même une grève de la faim depuis début septembre, après en avoir partiellement réalisé une en mars par solidarité avec sa mère alors hospitalisée.
Pour ses soutiens et membres de sa famille, le soulagement est grand face à l’annonce du président Sissi. «Mon cœur va s’arrêter», a commenté sa sœur Mona Seif, également militante, sur X. «Le président Sissi a gracié mon frère», a dit de son côté Sanaa Seif, son autre sœur. «Ma mère et moi nous nous rendons à la prison pour demander d’où Alaa sera libéré et quand. Nous allons revivre, je n’en reviens pas.»
Depuis plusieurs années, de nombreux appels de la communauté internationale avaient été formulés pour la libération de l’activiste et militant, notamment lors du sommet de la COP27 en 2022 qui avait eu lieu à Charm el-Cheikh, dans le sud de l’Egypte.