Menu
Libération
Interview

Elargissement de l’UE : «Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est l’Europe à la carte»

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Alors que se tient en Espagne un sommet européen consacré notamment à la question de l’élargissement, le député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères, plaide pour «une intégration à vitesse différenciée».
Le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, le président du Conseil européen Charles Michel et Emmanuel Macron, à Grenade jeudi. (Ludovic Marin /AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 6 octobre 2023 à 6h45

L’Union européenne peut-elle s’élargir à 36 Etats sans réformes profondes de ses institutions et de son budget ? Si l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie sera décidée lors du Conseil européen de décembre, essentiellement pour faire pièce aux menées impériales de la Russie, on est encore très loin d’un consensus, non seulement sur le type de réformes à mener mais tout simplement sur la nécessité même d’en mener… Pour la première fois, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement vont aborder cette question explosive lors d’un sommet informel, ce vendredi, à Grenade (Espagne).

Le président du Conseil européen, Charles Michel, n’en attend tellement rien qu’il a rajouté plusieurs sujets, dont l’immigration, afin d’occuper l’agenda… Car les Etats ne sont tout simplement pas prêts à discuter du sujet. D’une part, parce que la Pologne, les Pays-Bas, l’Espagne ou la Slovaquie (avant la Finlande, la Belgique ou la Croatie en 2024) sont engagés dans un délicat processus électoral, et les élections européennes de juin 2024 risquent de bouleverser l’équilibre politique européen. D’autre part et surtout parce que l