L’Union européenne peut-elle s’élargir à 36 Etats sans réformes profondes de ses institutions et de son budget ? Si l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie sera décidée lors du Conseil européen de décembre, essentiellement pour faire pièce aux menées impériales de la Russie, on est encore très loin d’un consensus, non seulement sur le type de réformes à mener mais tout simplement sur la nécessité même d’en mener… Pour la première fois, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement vont aborder cette question explosive lors d’un sommet informel, ce vendredi, à Grenade (Espagne).
Le président du Conseil européen, Charles Michel, n’en attend tellement rien qu’il a rajouté plusieurs sujets, dont l’immigration, afin d’occuper l’agenda… Car les Etats ne sont tout simplement pas prêts à discuter du sujet. D’une part, parce que la Pologne, les Pays-Bas, l’Espagne ou la Slovaquie (avant la Finlande, la Belgique ou la Croatie en 2024) sont engagés dans un délicat processus électoral, et les élections européennes de juin 2024 risquent de bouleverser l’équilibre politique européen. D’autre part et surtout parce que l