Une campagne terne pour des élections biaisées dont le résultat ne laisse guère de doute. Le Pakistan, et un peu plus de la moitié de ses 280 millions d’habitants, vote jeudi après de multiples reports lors d’un scrutin législatif et provincial dans une ambiance plus que morose, propice à une abstention élevée. «L’atmosphère politique avant les premières élections générales depuis 1918 est aussi maussade que la situation économique du pays, indique l’institut de sondages Gallup dans une note publiée mardi. Sept Pakistanais sur dix n’ont pas confiance dans l’intégrité du scrutin, [soit] une régression significative par rapport à ces dernières années.»
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Le favori est, comme souvent au Pakistan, un revenant : Nawaz Sharif, 74 ans, trois fois Premier ministre et trois fois chassé du pouvoir. Elu en 1990 face à Benazir Bhutto, représentante de la dynastie familiale rivale, il démissionne trois ans plus tard après des soupçons de corruption pour être remplacé par celle qu’il avait battue. Elu à nouveau en 1997, il tient deux ans, durant lesquels il dote le Pakistan de l’arme nucléaire, avant d’être destitué et de s’exiler en Arabie Saoudite après le putsch du général Pervez Musharraf.
Cricket et corruption
Revenu au pouvoir en 2013, il résistera plus longtemps : quatre ans, avant d’être à nouveau condamné pour corruption et à l’inéligibilité à vie. Depuis son retour au Pakistan en octobre, après quatre ans d’exil à Londres, les peines ont été annulées par la Cour suprême. Le richissime magna