Le Vasily Dinkov, un petit pétrolier brise-glace, arrivé à Shanghai jeudi depuis le port russe de Mourmansk via la route maritime du Nord pour répondre à une commande ponctuelle, ne doit pas faire illusion. Alors que l’embargo européen sur le pétrole russe va donner un coup de frein aux exportations vers l’Europe, il n’y a pour l’instant aucun trafic pétrolier depuis la Russie vers la Chine par la voie arctique, et il n’y en aura aucun d’ampleur à court terme. Et ce malgré le réchauffement climatique et les effets d’annonce de Moscou.
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Les routes maritimes arctiques ont toujours fait fantasmer les hommes. Il en existe trois. Le passage du Nord-Ouest, chasse gardée du Canada, où transite une poignée de gros navires par an. La route centrale arctique via le pôle Nord, encore hypothétique, qui ne devrait pas être praticable avant 2050. Et la route maritime du Nord (RMN), d’environ 6 000 kilomètres, qui relie l’Atlantique au Pacifique en longeant les côtes russes. Libre de glaces l’été, elle réduit d’un tiers le chemin à parcourir entre les ports du nord de l’Europe et ceux du nord de la Chine, par rapport au passage par la Méditerranée. Mais au prix d’énormes contraintes climatiques, financières et environnementales.
«Il fait toujours nuit la moitié de l’année»
«Avec le changement climatique, les glaces se libèrent vers la fin juillet, et se reconstituent plus tard, début octobre. Mais il fait toujours nuit la moitié de l’année, et l’extension de la glace à la sortie de l’hiver n’a pas changé, explique Hervé Ba