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Libération
Récit

En Allemagne, dix ans de souffrances après des meurtres d’extrême droite

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Des ONG, dont Amnesty, ainsi que des proches de victimes tuées par le groupuscule néonazi NSU appellent le prochain gouvernement à faire la lumière sur ces événements et le rôle de la police.
"No End" is written in large letters on a banner at a demonstration marking the tenth anniversary of the unmasking of the Nazi terror group NSU at Oranienplatz in Kreuzberg. (Paul Zinken/Picture alliance)
par Leonardo Kahn
publié le 6 novembre 2021 à 11h40

Le 4 novembre 2011, la police retrouvait Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos, morts, suicidés, dans un camping-car à Eisenach, en Thuringe (centre de l’Allemagne). Le même jour, à 200 kilomètres à l’est, dans la ville de Zwickau, Beate Zschäpe mettait le feu à leur maison, détruisant presque la totalité des indices prouvant les exactions du groupuscule d’extrême droite NSU («Clandestinité national-socialiste»). Dans leurs vidéos de revendication, ces néonazis avouaient le meurtre de neuf immigrés et d’une policière, ainsi que 43 tentatives de meurtre, trois attentats à la bombe et quinze braquages entre les années 90 et le 4 novembre 2011. Jusqu’à ce jour-là, la police avait écarté la piste néonazie pour ces attentats d’extrême droite.

Dix ans après la découverte de ces crimes néonazis, les victimes et les proches des assassinés sont loin d’avoir obtenu justice. Les procès n’ont pas permis d’accuser d’autres acteurs que ce trio meurtrier. La seule survivante, Beate Zschäpe, a refusé de témoigner et pour certains des complices poursuivis, il n’existait pas assez de preuves pour les juger. Pourtant, dans ses vidéos et ses textes de revendication, la NSU parle bien d’un «réseau», jamais d’un trio. D’autres personnes, soupçonnées d’appartenir au réseau NSU, en Allemagne et à l’étranger, n’ont pas été inquiétées. Beate Zschäpe a été condamnée