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En Birmanie, «nous pouvons battre la junte, les progrès sont constants»

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De passage à Paris, le ministre de la Santé du gouvernement d’unité nationale birman, Zaw Wai Soe, revient sur les progrès des forces de la résistance depuis le coup d’Etat de 2021 et précise pourquoi les prochains mois seront décisifs pour la victoire et la transition.
Depuis trois ans, l'armée birmane a perdu énormément de terrain dans le pays, notamment dans les régions peuplées de minorités ethniques. (Thierry Falise/LightRocket.Getty Images)
publié le 8 mai 2024 à 10h03

Il n’en doute plus et le dit calmement : «Cette fois, les militaires n’y arriveront pas.» Ministre de la Santé du gouvernement d’unité nationale (NUG, opposition), Zaw Wai Soe est né en 1962, l’année du premier coup d’Etat militaire de la Birmanie indépendante. Depuis, il a vécu tous les coups de force d’une junte prédatrice qui s’est longtemps crue indispensable à la cohésion du pays, qu’elle a pourtant replongé dans la pauvreté et les crises récurrentes. Le renversement du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi par le général Min Aung Hlaing, le 1er février 2021, a été la nouvelle démonstration du pouvoir de nuisance de la Tatmadaw ou «sit-tat», l’armée nationale.

«Trois ans plus tard, les militaires perdent du terrain, raconte Zaw Wai Soe, de passage à Paris pour une courte mission de plaidoyer humanitaire et politique, avant de s’envoler pour le Japon. La junte a des ennemis partout dans le pays. Les soldats ont de