Cessez-le-feu en Ukraine : Zelensky critique les propos «manipulateurs» de Poutine

Steve Witkoff, des affaires à la guerre. Affable, direct et peu conventionnel, le représentant de Trump pour les négociations diplomatiques n’avait pas hésité à bousculer le Shabbat du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, pour hâter la conclusion de l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Mais c’est surtout sa relation personnelle avec le président Trump – qui le décrit en «négociateur génial» selon le Washington Post –, qui a fait de lui la figure incontournable de la politique étrangère américaine. Preuve en est, l’élargissement notable de ses prérogatives, et l’ombre qu’il fait aux membres de l’administration censés gérer la diplomatie américaine. Un profil signé Isabelle Hanne

Ukraine : un cessez-le-quoi ? Réagissant à chaud ce jeudi 13 mars aux premières remarques de Vladimir Poutine sur la proposition américaine d’un cessez-le-feu en Ukraine, Donald Trump paraissait quelque peu désorienté. «C’est très prometteur, mais ce n’est pas complet. J’espère qu’il va faire ce qu’il faut. Ce serait très décevant», a fini par dire le président américain, imitant sans le savoir le capitaine Haddock confessant à Tintin, dans les Sept Boules de cristal, que «tout compte fait, nous ne sommes guère beaucoup plus avancés». Nous le sommes pourtant, car le flou voulu par le Kremlin est assumé, presque mis en scène. L’édito de Dov Alfon.

Vladimir Poutine entrave la trêve proposée par Washington et Kyiv. Quarante-huit heures après la proposition d’interrompre les combats pendant trente jours, élaborée par les Etats-Unis et l’Ukraine, le président russe s’est dit ce jeudi 13 mars favorable à la paix, mais à ses conditions strictes. Notre analyse à retrouver ici.

La Une de Libération ce vendredi.

Zelensky critique les propos «manipulateurs» de Poutine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi les «propos manipulateurs» de son homologue russe Vladimir Poutine sur la proposition américaine de cessez-le-feu, l’accusant de vouloir «faire traîner les choses» afin de poursuivre la guerre. «Nous avons tous entendu les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée» de cette trêve», a déclaré Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux, appelant à accroître la pression sur Moscou. Vladimir Poutine s’est dit jeudi favorable à un cessez-le-feu à condition que des «questions importantes» soient réglées.

L’Ukraine ordonne l’évacuation de villages près de la région de Koursk. En plein recul dans la région frontalière russe, envahie pour en faire une monnaie d’échange dans le cadre de négociations de paix avec la Russie, l’Ukraine prend ses précautions de son côté de la frontière. «En raison de l’aggravation de la situation opérationnelle dans la région et des bombardements constants», l’administrateur militaire de l’oblast de Soumy a annoncé «l’évacuation obligatoire de la population de huit localités».

Rutte veut que les pays de l’Otan fabriquent plus d’armes. Reçu dans le bureau de Donald Trump, jeudi 13 mars, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a répété son souhait de voir les pays membres de l’alliance atlantique fabriquer davantage d’armes afin de réduire leur retard vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Un point de vue partagé par son interlocuteur du jour, qui menace de quitter l’organisation et tempête contre les pays européens, qu’il accuse de ne pas en faire assez en la matière.

Trump réagit aux annonces de Poutine. Lors de sa réception du secrétaire général de l’Otan, ce jeudi, Donald Trump est revenu sur les déclarations de son homologue russe, plus tôt dans l’après-midi. «C’est très prometteur, mais ce n’est pas complet. J’espère qu’il va faire ce qu’il faut.» «Ce serait très décevant» si la Russie rejetait l’accord, a poursuivi le président américain, qui a délivré un bon point à l’Otan et assuré qu’il «voulait bien parler à Poutine». «J’ai des moyens de pression, mais je ne veux pas en parler maintenant, a ajouté Trump. Nous sommes en train de leur parler et si j’en juge les déclarations du jour, c’est plutôt positif.»

Poutine dit que les «prochaines étapes» vers une trêve dépendront de l’avancée russe dans la région de Koursk. Vladimir Poutine a dit jeudi que les «prochaines étapes» vers une trêve et la paix en Ukraine dépendraient du succès de son armée dans la région russe de Koursk qui y avance actuellement rapidement pour en chasser les troupes ukrainiennes. «En fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, nous nous mettrons d’accord sur les prochaines étapes pour mettre fin au conflit et parvenir à un accord acceptable pour tous», a affirmé Vladimir Poutine au cours d’une conférence de presse au Kremlin.

Les troupes russes progressent «dans pratiquement tous les secteurs» du front en Ukraine. Le président Vladimir Poutine a affirmé jeudi que les troupes russes continuaient d’avancer sur quasiment l’ensemble du front en Ukraine, alors que Kyiv et Washington pressent Moscou d’accepter une trêve de 30 jours. «Les troupes russes progressent dans pratiquement tous les secteurs de la ligne de contact», a déclaré Vladimir Poutine, selon des propos retransmis à la télévision russe.

L’envoyé américain Witkoff rencontrera Poutine jeudi soir. L’envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, rencontrera le président russe Vladimir Poutine jeudi soir, a rapporté Politico, citant le média d’information public russe Izvestia.

Cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine : «Nous sommes pour, mais il y a des nuances», dit Poutine. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi que Moscou était favorable à un cessez-le-feu de 30 jours avec l’Ukraine, mais à certaines conditions. «Nous sommes pour, mais il y a des nuances», a-t-il déclaré. Le chef d’Etat a souligné que toute trêve devait mener à une paix «durable» et non à une simple pause dans les hostilités, avec un processus de règlement du conflit qui s’attaque aux «causes profondes».

«Nous sommes d’accord avec les propositions visant à mettre fin aux hostilités, mais nous partons du principe que cette trêve doit conduire à une paix durable et s’attaquer aux causes profondes de cette crise», a déclaré Vladimir Poutine selon des propos retransmis à la télévision. Concernant les «questions sérieuses» qui doivent encore être précisées d’après lui, il affirme que la Russie devra en discuter avec les Etats-Unis, «peut-être avec le président Trump».

Trump, féroce critique de l’Otan, reçoit le chef de l’alliance de défense. Il est réputé savoir s’y prendre avec Donald Trump : le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte devra déployer toute son habileté jeudi lors d’une entrevue avec le président américain, féroce critique de l’alliance de défense. Le Néerlandais est attendu à la Maison Blanche autour midi, heure locale. Au programme: une réunion dans le Bureau ovale puis un déjeuner de travail. Sa visite intervient dans un moment particulièrement délicat pour le conflit en Ukraine.

Trump et Poutine n’ont pas encore prévu de s’appeler aujourd’hui. La Russie et les Etats-Unis ne se sont pas encore mis d’accord sur un éventuel entretien téléphonique entre le président Vladimir Poutine et le président Donald Trump, a déclaré jeudi le conseiller du Kremlin en politique étrangère, Iouri Ouchakov, a rapporté l’agence de presse Interfax. Selon Ouchakov, le Kremlin ne s’attendait pas à ce que Poutine parle à Trump jeudi.

Nouvelles expulsions. Les autorités russes ont élargi la liste de diplomates et représentants d’Etats-membres et d’institutions de l’Union européenne désormais interdits d’entrer dans le pays, a indiqué le ministère des Affaires étrangères ce jeudi. Il s’agit, selon Reuters, d’une riposte au nouveau train de sanctions imposé par l’UE à la Russie. Adopté en février, ce dernier, le seizième depuis le début du conflit, portait notamment sur l’échange de cryptomonnaies.

Possible rencontre entre Poutine et le représentant de Trump. Il n’est «pas exclu» que Steve Witkoff, l’émissaire du président américain présent à Moscou ce jeudi pour parler d’une proposition de trêve en Ukraine, rencontre le président russe, a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin. «Witkoff est arrivé à Moscou […] il va rencontrer des représentants russes de très haut niveau», a déclaré Iouri Ouchakov à la télévision d’Etat russe. Interrogé sur une rencontre avec le président russe, le conseiller du Kremlin a dit deux fois «ce n’est pas exclu».

Le Kremlin estime que la proposition américaine ne prend en compte que «l’approche ukrainienne». La trêve de 30 jours dans le conflit en Ukraine, proposée par Washington, ne prend en compte que la position de Kyiv et doit être révisée pour inclure les intérêts russes, a critiqué jeudi le conseiller diplomatique du président Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov. «Il me semble que le document est hâtif», a-t-il dit, selon l’agence Tass. «Il faudra travailler, réfléchir et prendre en compte aussi notre position. Seule l’approche ukrainienne est décrite», a-t-il ajouté.

Le négociateur envoyé par Trump est arrivé à Moscou. Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump pour les négociations sur la guerre en Ukraine, est arrivé à Moscou, a fait savoir un responsable américain ce jeudi en début d’après-midi. Des agences russes avaient affirmé que son avion s’était posé, mais aucune source officielle n’avait jusqu’à présent confirmé l’arrivée de la délégation américaine sur le sol russe.

Le futur chancelier allemand presse ses députés de voter le réarmement. Face à la menace russe et au lâchage américain, Friedrich Merz a pressé ce jeudi les députés du Bundestag d’approuver son plan massif d’investissements prévenant que tout «retard» dans le réarmement de son pays serait «irresponsable». L’Allemagne doit agir «pour augmenter considérablement [ses] capacités de défense, et ce rapidement», a plaidé le chef des conservateurs et le futur chancelier, en défendant son programme d’investissements affectés en partie à la défense.

Une trêve ne serait «pas propice» à un règlement «durable» du conflit, d’après Moscou. La proposition américaine de cessez-le-feu temporaire en Ukrainea été critiquée ce jeudi en début d’après-midi par le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov. «Ce sont des sortes de mesures hâtives, qui ne sont pas propices à un règlement durable», a-t-il déclaré à la télévision russe. Une trêve de 30 jours a été proposée par Washington et acceptée par Kyiv, les deux pays attendant désormais la réponse russe.