Il y a un an et deux mois, Nicola Sturgeon se plaçait, émue, devant le même mur couleur pistache, sous le même tableau, à côté du même drapeau, et posait ses feuilles sur le même podium pour annoncer sa propre démission. Rock star absolue de la politique écossaise, la Première ministre se disait fatiguée, mais assurait que sa formation, le Parti national écossais (SNP), regorgeait de «talents» prêts à se battre pour l’indépendance. Ni les journalistes présents dans la salle, ni les assistants aux visages soucieux ne s’attendaient alors à revivre la même scène de sitôt.
La démission de son successeur, Humza Yousaf, après un des plus courts mandats de l’histoire du Parlement écossais, a donc de quoi laisser songeur. Elle résulte d’abord d’un mauvais calcul politique : Yousaf avait unilatéralement mis fin jeudi à son accord de coalition avec les Verts, pensant pouvoir mener un gouvernement de minorité et recentrer le débat sur l’économie. Confronté à deux votes de défiance et à la réalité des chiffres, il a préféré se retirer, n’étant «pas prêt à troquer [ses] valeurs et principes», ni à