Il se présente, maigre, le regard fatigué derrière de fines lunettes «Je viens de passer les pires journées de mon existence. Un cauchemar.» Idriss (1) arrive tout juste du Soudan où une guerre fratricide entre les généraux Al-Buhrane et Hemetti, alliés d’hier, fait rage depuis désormais un an. Il lui a fallu plus d’une semaine pour rejoindre Le Caire, la capitale égyptienne, comme une bonne partie de ses 500 000 compatriotes qui ont cherché refuge en Egypte, fuyant les massacres perpétrés par les deux belligérants.
«La partie soudanaise a été la plus facile, raconte ce père de quatre enfants, âgés de 3 mois à 7 ans. Quatorze heures de route jusqu’à la frontière où nous attendait un passeur.» Depuis le mois de juin 2023, deux mois après le début de la guerre, les Soudanais ont besoin d’un visa pour se rendre chez leur voisin égyptien. En conséquence, ils sont de plus en plus nombreux à passer la frontière il