Parmi les fléaux, nombreux, qui accablent Haïti, il en est un que redoutent quotidiennement ses habitants : les enlèvements. Commis par les gangs armés qui ont mis Port-au-Prince et son agglomération en coupe réglée, les kidnappings restent peu médiatisés, sauf lorsqu’ils impliquent des humanitaires étrangers. «Il y a une accélération de la violence en Haïti, un renforcement des gangs armés et une recrudescence des enlèvements», constate Jean Gédéon, directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH). L’ONU a recensé 1 494 cas en 2024. Un chiffre très largement en dessous de la réalité, de l’avis de tous les observateurs.
«Les familles modestes n’apparaissent jamais dans les statistiques officielles, tout simplement parce qu’elles ne portent jamais plainte et préfèrent gérer ça toutes seules, explique Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien le Nouvelliste. Et même ceux qui portent plainte n’auront jamais de retour, car la police est d’une utilité très relative. Elle n’est absolument pas équipée pour aller chercher les kidnappés.» En matière de sécurité