Depuis le 29 février, des caïds ont pris pour cible plusieurs institutions étatiques à Port-au-Prince. Ils disent vouloir renverser le Premier ministre, Ariel Henry, qui est au pouvoir depuis l’assassinat du président Jovenel Moise en 2021. Ce soulèvement n’est pas sans conséquence sur le quotidien des plus démunis. Voulant se protéger lors de l’assaut, Marie-Maude Bataille se réfugie dans les locaux du ministère de la Communication. «Ici toutes les salles sont remplies. Je suis obligée de dormir à la belle étoile avec mes enfants et mon mari qui vit avec un handicap», explique-t-elle, découragée.
En moins de trois ans, la jeune femme et sa famille ont dû fuir la violence de gang à trois reprises. Elle vivait à Croix-Des-Bouquets puis à Savane-Pistache, avant de se rendre au camp du centre Gymnasium Vincent pour enfin se reloger dans l’enceinte du ministère. Le mari de Marie-Maude est aveugle et n’arrive pas à soutenir son corps pour se déplacer. «Je dors à même le sol. Le froid m’a donné de fortes douleurs aux jambes», nous confie l’homme qui souffre également d’un trouble de la