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Mobilisation

En Macédoine du Nord, des élèves boycottent l’école pour demander une meilleure prise en charge du harcèlement

Plus de 1 500 enfants n’étaient pas présents en cours ce vendredi 6 décembre dans une école primaire de Skopje, la capitale. Ils protestaient contre l’attitude du ministère de l’Education, accusé de ne pas avoir assez accompagné un jeune harceleur «au comportement violent».
Vesna Janevska, ministre de l’Education de Macédoine du Nord. (Vlada.mk)
par Bertille Bohard
publié le 6 décembre 2024 à 20h56

Depuis mercredi 4 décembre, un boycott massif est en cours dans une école primaire de Skopje, la capitale de Macédoine du Nord. Motif : les parents d’élèves sont en désaccord avec la décision des institutions de faire revenir un enfant accusé de harcèlement depuis plusieurs années, qu’ils jugent insuffisamment accompagné.

Ce jour-là, alors que ce dernier revient en cours, ses camarades quittent la salle et un boycott de deux jours est organisé par le conseil des parents d’élèves. Vendredi, l’établissement était encore vide et 1 500 enfants manquaient à l’appel, dans cet établissement et d’autres. «Les incidents ont commencé en première année et incluaient du harcèlement verbal et physique, des coups, du vandalisme sur le matériel scolaire, du harcèlement sexuel et même des menaces avec un couteau», a expliqué au quotidien Sloboden Pecat l’association des parents à l’initiative du mouvement.

Les instigateurs du boycott reprochent au ministère de l’Education leur incapacité à aider l’enfant, visiblement en souffrance. Ils appellent dans une lettre à «engager urgemment tous les mécanismes pour évaluer l’état émotionnel et psychologique de l’élève», précisant que leur seule exigence est la protection de ses camarades.

«Le petit va apprendre ici»

De son côté, la ministre de l’Education, Vesna Janevska, a qualifié la réaction des parents d’«exagérée» et a rappelé qu’une commission chargée de résoudre le problème avait été mise en place par son institution. «Le cas de l’enfant au comportement violent a fait l’objet d’une publicité et d’un volume trop importants, inutiles et quelque peu injustes, a-t-elle déclaré. Chaque enfant du pays a droit à l’éducation. Le système éducatif se concentre sur l’enfant. Qui qu’il soit et quoi qu’il lui arrive dans sa vie, il doit trouver sa place dans le système étatique.»

Ailleurs dans le pays, d’autres écoles ont fermé jeudi matin pour soutenir le mouvement. Dans la cour de l’établissement, des banderoles affichaient «Attends petit, nous sommes avec toi» ou «Le petit va apprendre ici». Si un arrangement n’est pas trouvé dans les prochains jours, le ministère de l’Education et de la Culture s’engage à trouver une issue qui convient à toutes les parties.