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En Moldavie, le procès de l’ingérence russe

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Evguenia Gutsul, gouverneure de la région de Gagaouzie et admiratrice de Poutine, a été condamnée à sept ans de prison pour financement illégal de campagne. Son cas illustre les mécanismes d’achat de voix et d’influence du vote par le Kremlin.
Evguenia Gutsul, gouverneure de la région de Gagaouzie, au tribunal à Chisinau le 5 août. (Vladislav Culiomza/REUTERS)
publié le 6 août 2025 à 18h58

En Moldavie, la lutte contre l’ingérence russe est permanente et protéiforme. Cette semaine, elle a pris la forme d’un procès hautement médiatisé. Evguenia Gutsul, bashkan (gouverneure) de Gagaouzie amatrice de lunettes de soleil de luxe, a été condamnée mardi 5 août à sept ans de prison pour financement illégal de campagne et incarcérée immédiatement au pénitencier numéro 13 de Chisinau. Loin de se limiter à un énième cas de corruption, l’affaire symbolise l’ampleur du réseau d’influence russe dans le pays et son intrication profonde avec la politique locale.

Pour Evguenia Gutsul, tout commence en 2018. La trentenaire née en Gagaouzie, région autonome et russophile du sud de la Moldavie, rejoint alors le parti Shor. Cette formation alignée sur le discours de Moscou et fondée par l’oligarque Ilan Shor a fondé sa popularité sur l’octroi d’avantages en nature aux citoyens les plus modestes. Une stratégie onéreuse mais financée depuis la Russie. Comme