La pleine lune du 7 août éclaire le Site d’essai des corps extraterrestres, blotti au fond de la province chinoise du Hebei. A quelques kilomètres des pierres millénaires de la muraille de Chine, une équipe d’ingénieurs s’affaire autour de la nouvelle merveille technologique de Pékin. Sur les images diffusées par la télévision d’Etat, on dirait une mouche coincée dans une toile d’araignée. Cette petite nacelle blanche est suspendue à d’énormes grues par une dizaine de câbles métalliques, à 20 mètres au-dessus du sol.
Trois, deux, un, mise à feu. Les minuscules fusées de l’atterrisseur s’allument avec un bruit de tonnerre. La nacelle, en chute libre, se stabilise, et se pose doucement sur un sol rugueux, censé simuler la surface de sa destination finale. Peu après, elle redécolle en douceur, et revient à son point de départ. Le module Lanyue, «embrasser la Lune» en mandarin, vient de passer avec brio son premier examen, et ce n’est pas trop tôt. Dans cinq ans, il doit emmener les premiers Chinois sur le satellite.
Sur fond de guerre commerciale et de tensions militaires, une nouvelle course à l’espace s’est engagée entre la Chine e