Menu
Libération
Récit

Entre les deux Corées, ballons de déchets contre clés USB

Article réservé aux abonnés
Corée du Nord, l'escaladedossier
L’envoi, depuis fin mai, par la Corée du Nord de ballons gonflables remobilise les associations de transfuges au sud dans leur propagande anti-Pyongyang.
Un ballon transportant divers objets, dont ce qui semble être des déchets, qui auraient été envoyés par la Corée du Nord, photographié en mer au large d'Incheon, en Corée du Sud, le 9 juin. ( Yonhap/via Reuters)
par Arthur Laffargue, correspondant à Séoul
publié le 29 juin 2024 à 17h46

«Un ballon de déchets a été aperçu au-dessus de Séoul». L’alerte s’affiche simultanément sur les téléphones des habitants de la capitale sud-coréenne. Presque une habitude désormais : pour la troisième nuit de suite, la Corée du Nord a envoyé mercredi 26 juin des ballons reliés à des sacs-poubelle chez son voisin méridional. Depuis le 28 mai, plus de 2000 ont été expédiés. Portés par les vents, ces ballons atterrissent un peu partout à Séoul et dans la région voisine du Gyeonggi, disséminant des vêtements usagés, des déchets plastiques, et même des excréments humains. Kim Yo-jong, sœur du dictateur, justifie cette provocation par «la liberté d’expression du peuple de la République populaire démocratique de Corée», se moquant ainsi ostensiblement du gouvernement sud-coréen, lequel n’interdit pas à ses citoyens d’envoyer au Nord des produits culturels ou des tracts moquant la dictature de Pyongyang.

«Kim Jong-un est lui-même un déchet», s’amuse Park Jung-oh. Avec son association Keunsaem, ce transfuge nord-coréen de 55 ans envoie depuis 2015 des bouteilles en plastique vers le Hwanghae, une régio