Sur le plateau du débat entre les candidats à l’élection présidentielle en Equateur, dimanche 13 août, un pupitre blanc demeure ostensiblement vide : celui de l’ancien député Fernando Villavicencio, donné deuxième par certains sondages. Quatre jours plus tôt, il a été abattu à la sortie d’un meeting dans la capitale Quito par un homme qui lui a tiré dessus à six reprises. Les sept candidats encore en lice pour le premier tour du 20 août (avant un éventuel second tour le 15 octobre) respectent une minute de silence en sa mémoire, à la télévision, avant de déployer leurs arguments et leurs propositions en matière de lutte contre l’insécurité.
Difficile de faire l’impasse sur le sujet, tant la violence gangrène le pays du nord-ouest de l’Amérique latine, pourtant épargné, il y a encore quelques années, par les problèmes de ses voisins, le Pérou et la Colombie – les deux plus grands producteurs de cocaïne au monde. Cette époque-là est révolue : avec la progression des gangs et des narcotrafiquants sur le territoire national, l’Equateur est désormais un des pays les plus dangereux du sous-continent. En 2022, le taux d’homicide a atteint 26 pour 100 000 habitants (près de deux fois plus que l’année précédente), et il pourrait grimper à 40 pour 100 000 habitants en 2023 si la tendance dessinée depuis