L’armée érythréenne va se retirer du Tigré. La nouvelle, annoncée vendredi par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à la suite d’une rencontre avec le président de l’Erythrée, Isaias Afwerki, a surpris : le prix Nobel de la paix 2019 n’avait-il pas toujours nié la présence de forces étrangères sur le territoire du Tigré ?
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Une réalité de plus en plus difficile à camoufler
Ce n’est que mardi que le dirigeant éthiopien a consenti à admettre l’évidence devant le Parlement, et est revenu sur ses dénégations. Pourtant, les témoignages de nombreux acteurs sur place – ONG, diplomates, survivants – accablaient les militaires érythréens, accusés de mener de violentes exactions depuis plusieurs mois. «Les éléments de preuves étaient de plus en plus explicites. Les frontières de l’horreur ont été largement franchies, donc cela commençait à devenir embarrassant pour Abiy Ahmed», confirme Eloi Ficquet, maître de conférences à l’EHESS, spécialiste de la Corne de l’Afrique.
Les troupes érythréennes ont été impliquées dans plusieurs massacres, à l’instar de celui de la ville d’Aksoum ou du village de Dengolat, et responsables d’exactions de masses et de