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Polémique

L’Elysée dément toute précipitation après avoir retiré le drapeau européen sous l’Arc de Triomphe

La présidence française de l'Union européenne 2022dossier
Pour marquer le début de la présidence française du Conseil de l’UE, le drapeau étoilé a brièveme remplacé le tricolore. Un symbole vilipendé par la droite et l’extrême droite. Dimanche matin, il a été retiré «selon le timing prévu».
Le drapeau européen flottant sous l'Arc de Triomphe samedi 1er janvier. (Alain Jocard/AFP)
publié le 1er janvier 2022 à 16h13
(mis à jour le 2 janvier 2022 à 11h59)

C’est la première polémique politicienne alimentée par la droite et l’extrême droite à l’orée de cette année présidentielle. En cause, l’immense drapeau européen déployé sous l’Arc de Triomphe vendredi, pour symboliquement marquer l’entrée dans la présidence française de l’Union européenne.

Le drapeau a été retiré dans la nuit de samedi à dimanche, «conformément au timing prévu», a assuré l’Élysée à l’AFP mais l’extrême droite ne s’est pas gênée pour revendiquer une «victoire patriotique». Selon les services de la présidence, il était prévu que le drapeau de l’UE «reste au vent le 31 décembre et le 1er janvier pour marquer le coup d’envoi symboliquement de la PFUE, au même titre que l’illumination en bleu de plusieurs monuments» en France.

«C’est une initiative symbolique et temporaire, qui accompagne le 1er janvier et le début de la PFUE», avait expliqué samedi le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune devant la multiplication des cris d’orfraie provoquée par l’opération. «Il est aberrant de voir la droite tout mélanger et courir désespérément après les polémiques stériles de l’extrême droite», avait ajouté Clément Beaune en référence notamment à Valérie Pécresse.

Dimanche, Marine Le Pen a salué « une belle victoire patriotique », estimant que « le gouvernement a été obligé de retirer le drapeau». « Merci à la mobilisation massive de tous les amoureux de la France et de la République pour faire reculer Emmanuel Macron », a insisté la candidate du Rassemblement national sur Twitter.

La veille, elle avait annoncé qu’elle allait déposer « dans les prochains jours » un recours devant le Conseil d’État pour contester la décision de faire flotter le drapeau de l’Europe sous l’Arc de Triomphe, accompagné d’une demande « de suspension, en référé » de ce « véritable attentat à l’identité de notre Patrie ».

«Présider l’Europe oui, effacer l’identité française non», avait lancé pour sa part la candidate des Républicains Valérie Pécresse qui avait demandé «solennellement» à Emmanuel Macron de rétablir le drapeau tricolore à côté de celui de l’Europe.

Chargé de la communication numérique de Jean-Luc Mélenchon, Antoine Léaument s’était également indigné du changement de drapeau.

Porte-parole de Stéphane Séjourné, président du groupe des députés macronistes au Parlement européen, Antoine Guéry fait partie des nombreuses personnalités qui ont défendu le symbole face aux critiques, tout comme le président de l’AP-HP Martin Hirsch.

«Le dispositif (à l’Arc de Triomphe) a été mis en place pour quelques jours, avec les illuminations», souligne Clément Beaune, rappelant au passage que la dernière présidence française tournante de l’UE, sous Nicolas Sarkozy, en 2008 avait aussi opté pour ces illuminations.