Ce sont des chiffres qui provoquent des sueurs froides, aux consommateurs aussi bien qu’aux gouvernements. En dévoilant vendredi son «mini-budget» pour 2023, le nouveau ministre des Finances et du trésor britannique, Kwasi Kwarteng, a révélé l’énormité de la facture énergétique pour le Royaume-Uni en pleine crise des approvisionnements.
L’équipe pilotée par Liz Truss propose un nouveau gel des factures d’énergie pour deux ans à 2 500 livres pour un ménage moyen, soit une ristourne d’au moins 1 000 livres financée par le gouvernement. Côté professionnel, les entreprises ne sont pas en reste et voient leurs factures prises en charge pour moitié environ pour six mois.
Mais ce soutien massif a un coût exorbitant pour les finances publiques. Kwasi Kwarteng l’a calculé : il sera de 60 milliards de livres simplement pour les six premiers mois de l’année. «Pendant la pire crise énergétique, depuis des générations ce gouvernement est aux côtés des gens», a clamé le ministre, qui entend «inverser le cercle vicieux de la stagnation».
Outre-Manche, on est particulièrement dépendant au gaz. Et depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du gaz et de l’électricité ont flambé, la faute à des limitations sur l’approvisionnement en hydrocarbures venus de Russie.
«Au lieu de défendre les gens qui travaillent, les conservateurs protègent les profits des géants de l’énergie», qui ont bénéficié de la flambée des prix des hydrocarbures depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, a accusé la responsable travailliste pour les finances, Rachel Reeves.
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D’après elle, le plafond des prix de l’énergie mis en place par Liz Truss et Kwasi Kwarteng va coûter des dizaines de milliards de livres. Des sommes qui seront financées par l’emprunt, avec une addition qui devrait retomber sur le contribuable, prédit-elle. Côté ONG, même constat. L’association de lutte contre la pauvreté Oxfam évoque de son côté une politique «gagnant gagnant pour les plus riches».