Menu
Libération
Commémoration

80 ans après la libération d’Auschwitz, l’ultime cri du cœur des rescapés du camp d’extermination

Article réservé aux abonnés
Lors de la commémoration du 80e anniversaire de la libération du camp de la mort, ce lundi 27 janvier, les derniers rescapés présents lors de la cérémonie ont alerté contre «le péril qui guette», face à un monde qui s’embrase et un antisémitisme en hausse.
Marian Turski, survivant de l'Holocauste, s'adresse aux invités de l'ancien camp de concentration et d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim, en Pologne, le 27 janvier 2025. (Czarek Sokolowski/AP)
par Patrice Senécal, envoyé spécial à Oswiecim (Pologne)
publié le 27 janvier 2025 à 21h17

Il y a quatre-vingts ans, là, dans ce même ciel doux et clair qu’aujourd’hui, cessait de s’échapper la fumée indicible émanant des fours crématoires. Il y a quatre-vingts ans, à Auschwitz, la faillite de l’humanité se révélait à la face du monde. Ce lundi 27 janvier, lors d’une cérémonie solennelle, les commémorations de la libération du plus grand camp de concentration nazi ont été l’occasion, pour les derniers rescapés de cette horreur, d’un ultime cri du cœur face au péril qui guette.

Parmi la soixantaine de délégations étrangères invitées, toutes réunies sous un grand chapiteau en lisière de l’enceinte grisâtre du site, aucun responsable politique n’a pris la parole. Un choix assumé par le musée d’Auschwitz-Birkenau, à l’origine de la cérémonie de ce 80e anniversaire, qui souhaitait ainsi strictement se «concentrer sur le message des survivants». Il fut entendu. A la tribune, les témoignages émouvants de quatre survivants se sont succédé devant une assemblée de visages graves. Certains témoins directs — un peu plus d’une cinquantaine — portaient une écharpe rayée, rappelant cette tenue de prisonniers que leur imposaient leurs bourreaux.

«Preuve de courage»

Marian Turski, 98 ans, a appelé à ne pas laisser dans l’oubli «les millions de victimes qui ne nous diront jamais