De quoi décourager les invités russes ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky assistera le 6 juin en Normandie aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en France, a annoncé ce mardi 28 mai Emmanuel Macron. «J’aurai l’occasion, lorsque le président Zelensky se rendra en France à l’occasion du D-Day la semaine prochaine, de le recevoir et à ce moment-là de m’exprimer très précisément pour annoncer ce que nous allons faire» de plus en soutien à l’Ukraine, a-t-il dit lors d’une conférence de presse en Allemagne avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Le président de la République a d’ailleurs estimé qu’on devait permettre à Kyiv de «neutraliser» les bases militaires d’où la Russie tire ses missiles contre le territoire ukrainien.
La semaine prochaine, Emmanuel Macron accueillera le gotha transatlantique à Omaha Beach - «Omaha la sanglante» -, une des cinq plages du Débarquement, sur laquelle les Américains, pris au piège des défenses allemandes, subirent de lourdes pertes. L’Américain Joe Biden, qui devrait entamer dans la foulée une visite d’Etat en France, est attendu, de même que, potentiellement, le roi d’Angleterre Charles III, qui a repris ses activités publiques en dépit d’un cancer.
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Ce 80e anniversaire fera écho au 70e où un conflit larvé montait déjà en Ukraine avec l’annexion de la Crimée par la Russie et le début d’une rébellion séparatiste pro-russe dans l’est du pays. Ce 6 juin 2014, le président russe Vladimir Poutine était présent à Ouistreham au côté de Barack Obama, François Hollande et Angela Merkel, au nom de la contribution de l’URSS à la victoire finale sur le nazisme.
Cette présence avait permis une rencontre en coulisse avec le nouveau président ukrainien d’alors, Petro Poronchenko, et le lancement d’un processus de négociations dit au «format Normandie», incluant la France et l’Allemagne, qui aboutit aux accords de Minsk.
«Compte tenu des circonstances»
Cinq ans plus tard en revanche, le chef du Kremlin Poutine n’avait pas été convié au 75e anniversaire du Débarquement organisé en Normandie et du côté de Portsmouth en Angleterre où étaient pourtant présents Emmanuel Macron et Donald Trump. «Un choix a été fait», commentait alors sobrement l’Elysée.
Idem pour ces commémorations 2024. Si un carton d’invitation est parti en direction de Moscou, afin de rappeler les sacrifices de l’URSS face à l’Allemagne nazie, les organisateurs français ont stipulé que «compte tenu des circonstances, le président Poutine ne sera pas invité à participer aux commémorations».