Deniz, 47 ans, n’a plus d’espoir. Cinq jours après que le séisme a frappé, il se tient encore devant les restes de cet immeuble de la banlieue sud d’Antioche, la capitale de la province d’Hatay, qui abritait sa sœur aînée et son beau-frère. «Je ne me fais plus d’illusions, je sais qu’ils sont morts, j’attends juste qu’ils extraient leurs corps des décombres, puis je partirai retrouver ma fille à Istanbul», souffle-t-il d’une voix éteinte. «Les caméras thermiques ne détectent plus rien et il y a une odeur de cadavre sous les décombres», glisse Ohran, un secouriste qui a fait le déplacement depuis la ville d’Aydin.
Vendredi, à Antioche, l’heure est au deuil et à l’exode. Parmi les survivants, nombreux sont ceux qui ont quitté la ville. Les rues du centre historique sont quasiment désertes, à l’exception des forces armées, des équipes de secouristes turques et étrangères, et des camions chargés d’aide. On y croise notamment des sauveteurs venus de Bosnie-Herzégovine, d’Estonie, des Pays-Bas ou encore de Grèce. A Antioche, la mort est partout. Le tremblement de terre survenu lundi a coûté la vie à plus de 5 000 personnes dans la province d’Hatay et