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Union européenne

A Bruxelles, les combines d’Ursula von der Leyen suscitent une levée de boucliers inédite

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En imposant la nomination du député de son parti Markus Pieper à un poste de «conseiller» rémunéré 20 000 euros par mois, alors qu’il n’est pas le plus qualifié, la présidente allemande de la Commission suscite la révolte d’une partie de ses commissaires et de plusieurs groupes politiques du Parlement.
Ursula von der Leyen en 2023 et Markus Pieper en 2021 au Parlement européen à Bruxelles. (Dursun Aydemir. Martin Bertrand/Anadolu Agency. Hans Lucas. AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 6 avril 2024 à 13h39

La casserole de trop ? L’Allemande Ursula von der Leyen, qui ambitionne d’être reconduite à la tête de la Commission pour un nouveau mandat de cinq ans, a été prise la main dans le sac de la prévarication, du clientélisme et du copinage. Elle a en effet imposé de force la création d’un poste payé plus de 20 000 euros par mois pour un contrat de quatre ans renouvelable deux ans (soit un coût budgétaire total de 1,44 million d’euros) afin d’y placer l’un de ses protégés, un Allemand de son parti, la CDU. Ce n’est pas la première fois que la présidente de la Commission place ses amis, surtout Allemands, à tous les niveaux de l’administration communautaire, mais c’est la première fois que plusieurs commissaires placés sous son autorité se révoltent, les élections européennes approchant.

L’affaire commence le 31 janvier lorsqu’un communiqué de la Commission annonce que le collège des vingt-sept commissaires a nommé l’Allemand Markus Pieper, 60 ans, «représentant de l’UE pour les petites et moyennes entreprises (PME)» et, est-il précisé, «il rendra compte directement à la présidente Ursula von der Leyen», même s’il dépend administrativement de la direction générale du