A 48 heures du début d’un scrutin législatif qui se tiendra de vendredi à dimanche, les partisans d’Alexeï Navalny ont enfin abattu leur carte maîtresse. Ce mercredi, ils ont révélé les candidats sélectionnés pour attirer les voix du «vote intelligent», ce système appelant les électeurs d’opposition à concentrer leurs votes sur le candidat le mieux placé pour battre Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine. On y trouve quelques nationalistes du parti LDPR, une poignée de libéraux, quelques dizaines de représentants du parti centriste «Russie Juste»… Et 137 représentants du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), soit plus de la moitié du nombre total de sièges en jeu à la Douma. Surprenant, alors que le KPRF ne s’est jamais illustré par sa combativité contre le pouvoir. Mais les candidats communistes ont un autre atout aux yeux de promoteurs du «vote intelligent».
«Vote protestataire»
Tout d’abord, les chances de victoire : portés par des militants très mobilisés, et surfant sur des thèmes économiques et sociaux très porteurs, les candidats communistes sont souvent les mieux placés pour mettre en échec Russie Unie. Mais surtout, de tous les partis du champ politique «systémique», le Parti communiste russe est le seul à n’être pas totalement inféodé au Kremlin. «C’est aujourd’hui la seule réelle force à même d’incarner le vote protestataire,