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Vu de Russie

A deux jours des législatives en Russie, le Parti communiste se fait mousser grâce au «vote intelligent»

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Alors que toute l’opposition hors système a été écartée du scrutin parlementaire, les partisans d’Alexeï Navalny, lui-même en prison, appellent à voter massivement pour le Parti communiste russe, le plus à même de concentrer les votes protestataires.
Des partisans communistes, à Moscou. (Maksim Blinov /Sputnik via AFP)
publié le 15 septembre 2021 à 20h38

A 48 heures du début d’un scrutin législatif qui se tiendra de vendredi à dimanche, les partisans d’Alexeï Navalny ont enfin abattu leur carte maîtresse. Ce mercredi, ils ont révélé les candidats sélectionnés pour attirer les voix du «vote intelligent», ce système appelant les électeurs d’opposition à concentrer leurs votes sur le candidat le mieux placé pour battre Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine. On y trouve quelques nationalistes du parti LDPR, une poignée de libéraux, quelques dizaines de représentants du parti centriste «Russie Juste»… Et 137 représentants du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), soit plus de la moitié du nombre total de sièges en jeu à la Douma. Surprenant, alors que le KPRF ne s’est jamais illustré par sa combativité contre le pouvoir. Mais les candidats communistes ont un autre atout aux yeux de promoteurs du «vote intelligent».

«Vote protestataire»

Tout d’abord, les chances de victoire : portés par des militants très mobilisés, et surfant sur des thèmes économiques et sociaux très porteurs, les candidats communistes sont souvent les mieux placés pour mettre en échec Russie Unie. Mais surtout, de tous les partis du champ politique «systémique», le Parti communiste russe est le seul à n’être pas totalement inféodé au Kremlin. «C’est aujourd’hui la seule réelle force à même d’incarner le vote protestataire,