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Libération
Reportage

A Donetsk, «les Russes vont venir nous protéger»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dans la capitale du Donbass, sur la ligne de front depuis près de huit ans, les habitants de la «république autoproclamée» ont accueilli l’annonce de Vladimir Poutine, comme le moyen de «calmer les choses».
Dans le village d'Olenivka, à quelques kilomètres de Donetsk, mardi. (Nanna Heitmann/Magnum Photos pour Libération)
publié le 22 février 2022 à 21h40

Il était à peine plus de 22 heures à Donetsk lorsque Vladimir Poutine a conclu son allocution fleuve, lundi soir, durant laquelle il a reconnu l’indépendance des deux régions séparatistes du Donbass. La fin de son discours a d’abord laissé place au silence.

Dans le centre-ville de la capitale du Donbass, cela faisait déjà quelque temps que les habitants avaient rejoint leur domicile lorsqu’une vingtaine de personnes sont soudainement apparues avec des drapeaux russes pour se féliciter de cette nouvelle. Ces oriflammes toutes neuves dégainées en quelques minutes et ce feu d’artifice tout sauf improvisé ont été conçus pour être diffusés en direct à la télévision russe. Dans un Donetsk sans habitants à l’heure du couvre-feu, le son des fusées de la fête s’est étrangement mêlé à ceux des tirs d’artillerie qui avaient lieu au même moment au nord de la ville.

«C’est pas compliqué, quand Vladimir Poutine a commencé à parler, les Ukrainiens ont arrêté de tirer. Quand il a terminé son discours, ça a repris dans la minute», s’écrie, furieuse, Svetlana, maire du village d’Olenivka, dans le sud de la ville. Au loin résonnent des tirs d’artillerie. «