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Un an après

A Irpin : «Après un mort, on ne peut que pleurer, quand on perd sa maison, on peut toujours reconstruire»

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Oleksander et Olena Rabiokon avaient construit de leurs mains leur maison à Irpin, à proximité de Kyiv. Un missile russe l’a détruite. Un an plus tard, alors que la guerre se poursuit, ils reconstruisent.

Olena Riabokon dans sa maison à Irpin, le 18 février 2023. (Bartoz Ludwinski/Libération)
Publié le 26/02/2023 à 8h16

On y entre par un pont. Enfin on y entrait. Le pont a été détruit par les premiers bombardements russes, dix jours après l’invasion des troupes de Poutine le 24 février 2022. Les autorités ont décidé de ne pas le reconstruire, sa carcasse démembrée restera à moitié effondrée dans la rivière Irpin. Pour se souvenir. Pour ne pas oublier. Le 6 mars 2022, les Russes bombardaient le pont menant à la ville d’Irpin, alors que des civils traversaient pour fuir.

Le long de la quatre-voies qui entre dans la ville, un parking sur la gauche a été transformé en mémorial à ciel ouvert. Il est envahi de carcasses de voitures brûlées. Entassées les unes sur les autres, criblées d’éclats de missiles. Ces véhicules appartenaient à des civils, des habitants d’Irpin ou de Boutcha qui, aux premiers jours de l’invasion russe, ont essayé de partir. Ce 6 mars, l’enfer s’est déchaîné. Les missiles sont tombés, pulvérisant le pont. Les voitures ont été abandonnées sur place, leurs occupants fuyant à pied, dans une longue file éperdue, traversant la rivière à pied. Les voitures bombardées ont été rassemblées là s