Ils sont morts dans la forêt, frigorifiés et à bout de forces. Quelques kilomètres après être entrés dans l’Union européenne, désespérés et apeurés. Quatre corps sans vie ont été découverts ce week-end entre les bois et les marais qui marquent la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Des ramasseurs de champignons sont tombés sur le premier, celui d’un Irakien d’une trentaine d’années, près du village de Fracki, tout au nord de la Pologne, à une quinzaine de kilomètres du Bélarus. Les deux hommes qui l’accompagnaient, des migrants irakiens eux aussi, ont été transférés à l’hôpital en état d’hypothermie. Les corps de deux autres hommes auraient été retrouvés dans la forêt de Knyszyn, un peu plus au sud. La quatrième, une femme irakienne de 39 ans, serait morte du côté bélarusse de la frontière, devant ses enfants.
Ces migrants sont les premières victimes des «attaques hybrides» lancées par l’autocrate bélarusse Alexandre Loukachenko contre ses voisins et de l’intransigeance migratoire des pays européens. Depuis le mois de juin, le Bélarus exploite les rêves d’Europe de jeunes Moyen-Orientaux. Une filière d’immigration clandestine vers l’UE a été organisée, en faisant venir à Minsk