Il aura fallu sept ans à la Commission européenne pour qu’elle licencie l’Estonien Margus Rahuoja coupable du viol, en septembre 2015, de l’une de ses subordonnées dans un bureau de la Direction générale des transports dont il était l’un des directeurs, l’un des plus hauts postes de l’administration communautaire. Ce long délai, qui s’explique par la durée de la procédure judiciaire belge, souligne à quel point le statut de la fonction publique européenne est moyenâgeux, mais interroge aussi sur la sollicitude de l’exécutif européen à l’égard des auteurs de violences sexuelles.
Ainsi, durant ces sept années, Margus Rahuoja, définitivement condamné par la cour d’appel de Mons (les faits ayant eu lieu en Belgique) le 12 septembre à la peine extrêmement légère de quatre ans avec sursis, a continué à percevoir son salaire de directeur, soit autour de 18 000 euros par mois en tenant compte de son indemnité de 16 % de prime d’expatriation, somme à laquelle s’ajoutent de généreuses allocations familiales. En effet, le statut prévoit que le traitement du fonctionnaire soupçonné d’un délit ou d’un crime de droit commun ne peut être réduit que pendant six mois à la suite de sa suspension, sauf s’il est placé en détention provisoire par un juge. Ce qui n’a pas été le cas pour Rahuoja qui n’a pas pa