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A Londres, Sadiq Khan vers un troisième mandat de maire historique

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Le maire travailliste, élu en 2016 puis réélu en 2021, est donné favori des sondages. Apprécié pour sa politique de transports publics, il souffre en revanche de la crise du logement.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, en déplacement dans le quartier de Lambeth, le 25 avril. (Anna Gordon/REUTERS)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 2 mai 2024 à 7h05

En 2016, sa victoire marquait un tournant : Sadiq Khan, élu avec 56,8 % des voix, devenait le premier maire musulman d’une capitale européenne. Ancien ministre du gouvernement travailliste de Gordon Brown, député de la circonscription dans laquelle il a grandi, son CV est alors irréprochable pour un candidat du Labour : là où son prédécesseur conservateur, Boris Johnson, incarnait le privilège et l’élite britannique, Khan, 45 ans à l’époque et 53 aujourd’hui, est le fils d’un chauffeur de bus pakistanais et d’une couturière, élevé dans une cité HLM du sud de la capitale dont il a conservé un soupçon d’accent. Marié, père de deux filles et avocat spécialiste des droits humains, il s’affiche du côté des minorités, participe à la Gay Pride, et laisse entendre qu’il aurait courtisé sa future femme autour d’un filet-o-fish de McDonald’s.

Huit ans plus tard, Khan devrait à nouveau marquer l’histoire, en devenant cette fois le premier maire de Londres à être élu pour un troisième mandat. Entre-temps, l’eau a coulé sous les ponts : il a fallu accepter le Brexit, dans une métropole internationale qui avait voté à 59,9 % pour rester dans l’Union européenne, et gérer les crises successives de la pandémie et du coût de la vie. «Les Londoniens estiment que Sadiq Khan a rendu Londres plus divers, multiculturel et tolérant, et a protégé les espaces verts, résume Ant