En 2016, sa victoire marquait un tournant : Sadiq Khan, élu avec 56,8 % des voix, devenait le premier maire musulman d’une capitale européenne. Ancien ministre du gouvernement travailliste de Gordon Brown, député de la circonscription dans laquelle il a grandi, son CV est alors irréprochable pour un candidat du Labour : là où son prédécesseur conservateur, Boris Johnson, incarnait le privilège et l’élite britannique, Khan, 45 ans à l’époque et 53 aujourd’hui, est le fils d’un chauffeur de bus pakistanais et d’une couturière, élevé dans une cité HLM du sud de la capitale dont il a conservé un soupçon d’accent. Marié, père de deux filles et avocat spécialiste des droits humains, il s’affiche du côté des minorités, participe à la Gay Pride, et laisse entendre qu’il aurait courtisé sa future femme autour d’un filet-o-fish de McDonald’s.
Analyse
Huit ans plus tard, Khan devrait à nouveau marquer l’histoire, en devenant cette fois le premier maire de Londres à être élu pour un troisième mandat. Entre-temps, l’eau a coulé sous les ponts : il a fallu accepter le Brexit, dans une métropole internationale qui avait voté à 59,9 % pour rester dans l’Union européenne, et gérer les crises successives de la pandémie et du coût de la vie. «Les Londoniens estiment que Sadiq Khan a rendu Londres plus divers, multiculturel et tolérant, et a protégé les espaces verts, résume Ant