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Libération
Reportage

A Madrid, la police et la droite défilent contre la «loi de sécurité citoyenne» de la gauche

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Les Indignés contre l'austéritédossier
Dans la capitale espagnole, des milliers de membres des forces de l’ordre ont manifesté samedi aux côtés de l’opposition. Ils dénoncent la volonté du pouvoir socialiste d’alléger la loi sur la sécurité intérieure, jugée liberticide par ses détracteurs.
A Madrid, samedi. (Paul White/AP)
publié le 27 novembre 2021 à 17h26

«On nous enlève tous nos droits à nous, et sans vergogne on accorde ces mêmes droits aux délinquants qu’on est censés interpeller !» Jesús, un policier municipal qui vit dans le sud de Madrid, laisse pointer une colère contenue contre le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez. Avec son allié de la gauche radicale Unidas Podemos (proche de La France insoumise), ce dernier prépare une nouvelle «loi de sécurité citoyenne», adoucissant celle en vigueur, approuvée en 2015 par la droite lorsqu’elle gouvernait en solitaire. La législation lui interdisant de manifester en uniforme, Jesús s’est déplacé en civil, accompagné de sa femme et de quelques collègues de son commissariat.

Ce jour de pluie, autour de la Puerta del Sol, on peut voir de nombreux drapeaux nationaux sang et or, ainsi que les écussons de la plupart des syndicats des forces de l’ordre : policiers municipaux, régionaux, nationaux, ainsi que gardes civils. Ils défilent par dizaines de milliers, parés d’un masque noir barré de l’effigie de leurs syndicats respectifs, derrière ce slogan unitaire : «Non à l’Espagne de l’insécurité.»

«Avec cette loi, poursuit Jesús, j’ai l’impression que le gouvernement veut nous passer les menottes, réduire notre marge de manœuvre, faire de nous des pantins, sans moyens. C’est vraiment humiliant.» Ce discours revient dans toutes les bouches : tout pour les délinquants et les criminels, rien pour les corps qui assurent l’ordre et la sécurité. «Avec cette nou