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Libération
Reportage

A Madrid, les droites vent debout contre la grâce catalane

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Catalogne: vers l'indépendance?dossier
Des milliers de personnes des droites espagnoles ont défilé ce dimanche dans les rues de la capitale pour protester contre la prochaine grâce probable, par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, de douze dirigeants séparatistes catalans.
Dimanche, sur la place Colomb, à Madrid. (GABRIEL BOUYS/AFP)
publié le 13 juin 2021 à 17h56

«Nous n’allons pas nous taire face à un président du gouvernement qui mange dans la main des délinquants catalans ayant tenté de détruire notre pays.» A l’ombre de l’immense étendard sang et or qui ondule au-dessus de la place Colomb, à Madrid, l’ancienne députée Rosa Díez déchaîne sa colère contre le socialiste Pedro Sánchez. Secret de polichinelle : le chef du gouvernement s’apprête dans les jours ou les semaines à venir à accorder la grâce à douze dirigeants séparatistes catalans condamnés à des peines de neuf à treize ans de prison pour «malversation» et «sédition». Neuf d’entre eux, qui ont déjà purgé trois ans et demi derrière les barreaux, pourraient donc recouvrer la pleine liberté d’ici peu, une perspective qui rend folle de rage une bonne partie des Espagnols – sept sur dix y sont opposés –, et tout particulièrement l’électorat de droite, pour qui l’octroi de cette libération est une forme de trahison.

Dimanche, sur la place Colomb et aux alentours, sous une grosse chaleur, ils étaient des milliers – quelque 25 000 selon la police nationale – à représenter cette population en colère, la plupart venus en famille, souvent drapés dans des drapeaux nationaux. «Pour moi, tempête Pedro, ophtalmologue, Pedro Sánchez est sur le point d’humilier la démocratie car il veut bla