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Législatives britanniques

A Margate, où règne la déception post-Brexit : «Les gens ont fini par se résigner»

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Élections au Royaume-Unidossier
Question centrale en 2019, le Brexit se fait cette fois discret dans la campagne pour les législatives. A Margate, ville du bord de mer dans le Kent, qui avait voté à une large majorité pour sortir de l’Union européenne, on oscille désormais entre regrets, amertume et projet d’abstention.
Margate, le 10 juin 2024, Barbara et Ian, un couple de retraités. (Tori Ferenc/Libération)
par Juliette Démas, envoyée spéciale à Margate (Royaume-Uni)
publié le 29 juin 2024 à 9h33

La pluie tombe dru. Le vent venu de la mer s’engouffre en bourrasques dans les rues qui remontent vers le centre-ville, et retourne les parapluies. L’averse ne durera pas : à Margate, le temps change presque toutes les heures. Dans cette station balnéaire du Kent que vient lécher la mer du Nord, un visiteur non averti serait bien en mal de s’imaginer que le Royaume-Uni est en pleine campagne pour les législatives. Il n’y a ni tract affiché aux fenêtres, ni posters électoraux, ni candidats en pleine session de serrage de mains. La porte du bureau du Labour laisse entrevoir une table couverte de posters, mais personne n’est à l’intérieur. «Cette fois, on sera nombreux à ne pas voter», assure Louise Oldfield, qui a ouvert une chambre d’hôtes dans une maison géorgienne toute en hauteur qui encadre un square arboré.

Née dans le Nord de l’Angleterre, Louise Oldfield a connu Erasmus, la vie en Italie, à Berlin et à Londres, avant de jeter son dévolu sur Margate. Déçue de la politique, elle s’abstiendra le 4 juillet, lors des élections législatives que devrait remporter le Labour après quatorze ans dans l’